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CREER UN BONSAÏ EN 7 ETAPES
« Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas.»
Lao-Tseu, philosophe chinois, VI – V siècle av. J.C. - Livre de la Voie et de la Vertu
Créer un bonsaï en 7 étapes, du choix de l’espèce à la présentation en exposition, c’est le voyage qui est proposé ici. Il a pour principal objectif de gagner du temps sur la formation de l’arbre en évitant les erreurs qui nécessitent des retours en arrière … et allongent la durée du travail.
La plupart des espèces d’arbres et d’arbuste conviennent à l’obtention d’un bonsaï.
Certains critères doivent cependant être respectés :
Les espèces présentées ci-dessous ont été sélectionnée pour leur bonne réponse à la culture en bonsaï - expérimentée depuis de nombreuses années - dans une région au climat semi-océanique.
Elle n’est, bien entendu, pas exhaustive. L’expérimentation avec de nouveaux arbres, surtout d’origine locale, est toujours intéressante et souvent porteuse de bonnes surprises.
Aubépine monogyne (Crataegus menogyna)
Azalée du Japon (Azalea japonica)
Bois de Sainte-Lucie (Prunus mahaleb)
Buis (Buxus sempervirens)
Charme commun (Carpinus betulus)
Charme d'Italie (Ostrya carpinifolia)
Charme du Japon (Carpinus japonica)
Érable champêtre (Acer campestre)
Érable du Japon (Acer palmatum)
Érable trident (Acer buergerianum)
Hêtre commun (Fagus sylvatica)
Hêtre du Japon (Fagus crenata)
Orme champètre (Ulmus campestris)
Orme de Sibérie (Ulmus pumila)
Pommier à fleurs (Malus perpetu evereste)
Tilleul à petites feuilles (Tilia cordata)
Zelkova du Japon (Zelkova serrata)
Arbre aux quarante écus (Ginkgo biloba)
Cèdre du Japon (Cryptomeria japonica)
Épicéa (Picea abies)
Epinette du Canada (Picea glauca)
Genévrier de Chine (Juniperus sinensis)
Mélèze d'Europe (Larix decidua)
Mélèze du Japon (Larix kaempferi)
Pin blanc du Japon (Pinus parviflora)
Pin à crochets (Pinus uncinata)
Pin de montagne (Pinus mugo)
Pin noir d'Autriche (Pinus nigra)
Pin noir du Japon (Pinus thumbergii)
Pin rouge du Japon (Pinus densiflora)
Pin sylvestre (Pinus sylvestris)
Sapin du Jeso (Picea jezoensis)
Les semis et les boutures sont les meilleurs moyens d’obtenir des jeunes plans à (très) faible coût.
Ils permettent également
Si le temps d’obtention d’un bonsaï peut paraître a priori plus long que par une autre méthode, la différence n’est que relative pour des arbres de petite taille ou des forêts, par exemple.
Les plans de pépinière sont des arbres obtenus à partir de semis, de boutures ou de marcottes. Ils ont déjà vécus quelques années en conteneur et permettent donc d’économiser les premières années de culture à partir de semis.
Cependant, pour des raisons principalement économiques, les producteurs ne prennent pas en compte les contraintes propres à la culture des bonsaï au niveau des racines de l’arbre. Tout le travail sur le pain racinaire est alors à reprendre, le réel gain de temps par rapport aux semis est alors loin de nos espoirs. Quelques producteurs spécialisés peuvent cependant offrir des plans de bonne qualité de ce point de vue.
La maturité de l’écorce constitue un critère clé pour un bonsaï de qualité. Elle ne peut apparaître qu’avec le temps qui passe et l’effet des éléments (soleil, pluie, vent …).
Un prélèvement dans la nature, des haies ou des espaces urbains en construction est un bon moyen pour acquérir des arbres relativement âgés.
Il nécessite cependant
Un arbre ne vit que rarement dans un espace restreint : son système racinaire s’étend largement dans le sol, dans des directions et des profondeurs variables selon l’espèce. Seules les radicelles assurent l’alimentation en eau et en nutriments. Les autres racines ne servent qu’à l’ancrage dans le sol et à permettre l’exploration du terrain.
En pot, on cherche à maximiser le nombre de radicelles pour alimenter le bonsaï, les autres fonctions n’étant d’aucune utilité.
C’est grâce aux travaux de rempotage minutieux et répétés que le système racinaire s’adapte à sa vie en pot.
Envisager des travaux de mise en forme avant que cette étape ne soit franchie est contreproductif.
Les rempotages sont également l’occasion de construire la partie visible des racines, juste à la base du tronc.
Cette zone, « départ des racines » ou « nebari » en japonais, donne une image d’ancrage solide du bonsaï au sol et rend plus vraisemblable la vision miniature d’un arbre mature. L’idéal recherché est une répartition harmonieuse tout autour du tronc, en cohérence avec son inclinaison.
Sur les semis et les jeunes plans, réagissant particulièrement à la taille, la construction du départ des racines doit être abordée dès les premiers rempotages.
Pour les arbres plus matures ou les prélèvements, le travail consiste en une sélection prudente et rigoureuse des racines existantes, voire en la mise en œuvre de techniques de greffe.
Dans la nature, les arbres vivent et croissent avec les apports d’eau de la pluie, les nutriments apportés par la décomposition des matières organiques ainsi que des minéraux du sol.
Dans l’espace limité de son pot, un bonsaï ne dispose d’autre source d’eau ni de nutriments que celles que nous lui apportons. Un sol fertilisé utilisé au moment du rempotage est totalement lessivé par nos arrosages répétés dans les quinze jours qui suivent.
Pour garder les bonsaï en bonne santé et créer la matière nécessaire à leur mise en forme, il est nécessaire que l’arbre croisse.
Un apport régulier et maîtrisé d’engrais fait partie intégrante du processus de culture.
A cette étape, les seules choses qui nous intéressent sont
Le principe est simple en théorie : plus on laisse pousser, plus le flux de sève et important et plus le tronc (ou la branche) grossit. L’arbre va donc devenir hirsute pendant quelque temps, jusqu’à obtenir la grosseur désirée. La taille interviendra ensuite. Ce principe est cependant à modérer pour le tronc dont on limite la hauteur, par simple pincement, à celle que l’on souhaite obtenir pour le bonsaï final (détails dans la page « méthode de création »).
L'arbre est maintenant un pré-bonsaï : le pain racinaire est prêt pour une vie en pot ; les racines de surface sont positionnées ; les branches primaires sont en place.
La taille de structure est destinée à mettre en place l’architecture du bonsaï. Elle est l’occasion de finaliser la construction des branches primaires et du tronc.
Cette étape constitue le moment à la fois le plus créatif et le plus déterminant de la mise en forme de l’arbre : des décisions trop hâtives peuvent nécessiter de revenir à des étapes précédentes pour reconstruire de nouvelles branches.
Une des façons de l’aborder sereinement consiste à imaginer le bonsaï à un horizon de plusieurs années à travers un dessin. Il nous permettra de valider nos choix et garder un fil directeur pour les travaux des saisons suivantes.
Au-delà des aspects esthétiques, la santé de l’arbre doit rester la préoccupation principale. Des techniques adaptées permettent de minimiser les risques.
La ligature constitue un complément presque indispensable à la taille pour les conifères. Il est souvent possible - voire désirable - de s’en passer pour les feuillus sur lesquels l’écorce, plus fragile, garde très longtemps les marques d’un fil retiré trop tard.
Elle présente un aspect spectaculaire largement exploité au cours de démonstrations : entre le début d’une séance de mise en forme selon ce procédé et son aboutissement, l’arbre change complètement d’aspect.
Les gros pliages sont cependant stressants pour l’arbre qui peut mal réagir en perdant complétement la ou les branches concernées : le procédé n’est donc pas dépourvu de risque pour la santé du bonsaï.
Les branches primaires sont en place à ce stade. Il s’agit maintenant de développer les branches secondaires (qui partent du tronc) et les tertiaires qui s’ancrent sur les secondaires.
La ramification est obtenue par pincements successifs qui favorisent la division en deux de chacune des branches. En théorie et dans de bonnes conditions de culture, on double au moins le nombre de branches à chaque saison de croissance.
En pratique, il faut reconstruire en permanence la ramure pour éviter que la végétation ne s’éloigne trop du tronc et maintenir sa compacité.
La qualité de la ramification et la compacité de la végétation participent largement à la création du sentiment d’arbre miniature
Par sa définition même, un bonsaï est l’alliance d’un végétal dans un pot (ou plateau).
Le pot n’est pas simplement un contenant, il participe pleinement à l’émotion engendrée par l’arbre auprès de son observateur.
Il ne s’agit pas de présenter un arbre finement développé dans un conteneur de pépinière, ni de planter un jeune plan dans un pot magnifique : la réussite de l’ensemble repose sur l’harmonie entre les deux.
La taille, la forme, la couleur et la texture du pot doit interagir avec celles de l’arbre.
La quête et le choix d’un pot «définitif» adapté peut prendre du temps, mais c’est aussi à ce prix qu’un bonsaï est apte à transmettre l’émotion ressentie par son créateur.
Au-delà d’un loisir certes prenant mais passionnant, la création d’un bonsaï est avant tout une démarche artistique sur le vivant.
A ce titre, un bonsaï abouti mérite d’être partagé.
Tablettes de présentation, plantes d’accompagnement («shitakusa»), estampe suspendue («kakemono»), pierre remarquable («suiseki») et alcôve («tokonoma») dans des agencements codifiés constituent autant d’éléments qui participent à la présentation d’un bonsaï au Japon. Il faut noter au passage que cette approche ne date, en réalité, que du milieu du XXème siècle..
Rien n’empêche d’en emprunter des éléments, mais reproduire ce mode d’exposition dans un cadre occidental n’est en aucun cas une obligation : il est peut-être préférable de présenter nos bonsaï selon un mode qui résonne avec notre propre culture plutôt que de tenter une pâle imitation dont nous ne maîtrisons pas les sous-entendus historiques et culturels ...
Tout au long de sa vie, le bonsaï continue à se développer :
L’arbre est un être vivant qui évolue en permanence.
Les étapes 3 à 6 ne sont donc pas à considérer de manière linéaire : elles doivent être reprises en continu, année après année, au gré de la «volonté» de l’arbre et des accidents qu’il peut subir.
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dernière mise à jour : 30 novembre 2024