LIGATURE DES BONSAÏ
Les techniques de ligature sont largement utilisées pour former les bonsaï. Cependant, l'utilisation des fils métalliques ne s'est généralisée au Japon qu'après le seconde guerre mondiale. Si la technique n'est pas si ancienne qu'on pourrait l'imaginer, ce n'est pas une raison pour ne pas la mettre en œuvre et bénéficier de ses avantages ...
Rappel historique
L'utilisation des fils métalliques pour former les bonsaï ne s'est généralisée au Japon qu'après le seconde guerre mondiale.
Elle a certainement été promue par la raréfaction des possibilités de prélèvement de sujets dans la nature ... et par les nécessités économiques de production rapide de bonsaï commerciaux.
Si la technique n'est pas si ancienne qu'on pourrait l'imaginer, ce n'est pas une raison pour ne pas la mettre en œuvre et bénéficier de ses avantages.
Penser à l'avenir
Lors de la pose des ligaturages, il faut penser ... qu'il faudra les enlever !
Sans cette attention initiale, il sera difficile de ne pas abimer l'arbre en détruisant des bourgeons, l'écorce, voire de jeunes branches.
La très grande majorité des arbres peut être ligaturée. La principale différence réside sur l'incrustation des fils dans l'écorce et la flexibilité des branches avant rupture.
Sur les caduc, la ligature doit être surveillée de près : en 3 mois seulement, le fil peut être à moitié absorbé, rendant son retrait difficile et, en tout état de cause, laissant une cicatrice dont de nombreuses années ne suffiront pas à se débarrasser.
Il convient également de ne pas espérer des courbes trop aigues sous peine de casse de la branche.
Sur les conifères, le fil peut rester en place plus d'une saison sans dommage notable. La flexibilité des branches est également plus importante, laissant plus de liberté de manœuvre.
Pour limiter le risque de fendre le bois lors de la forte torsion d’une branche ou pour protéger la texture d’une écorce âgée, il est possible de poser une protection avant d’appliquer les ligatures.
La technique traditionnelle consiste à enrouler du raphia préalablement humidifié autour de la branche. La pose doit être la plus serrée possible. En séchant, le raphia se rétracte et assure un maintien encore plus fort.
Il existe des matériaux alternatifs comme la bande autovulcanisante ou la toile de jute (illustration).
Le choix du moment de la ligature est important : il faut, à la fois, que la sève circule de façon à permettre aux cellules écrasées ou comprimées par la torsion de la branche de se remettre de l'opération, et que l'arbre soit suffisamment au repos pour les éventuelles déchirures ne soient pas une plaie ouverte aux maladies et à l'écoulement de sève.
Concrètement, on peut ligaturer les caducs au début du printemps, et les conifères, qui ne sont jamais complètement au repos, entre la fin de l'automne et le début du printemps.
La première idée consisterait à utiliser du simple fil de fer. Utilisé dans le productions de masse de bonsaï commerciaux, il présente deux inconvénients fondamentaux : sa raideur le rendent difficilement manipulable et il rouille très rapidement, le rendant difficile à enlever. A éviter, donc.
Le fil de cuivre a été utilisé à l'origine et reste un réel outil efficace. Il nécessite cependant d'être recuit avant utilisation pour être suffisamment souple. Il durcit ensuite et, à faible diamètre, permet de maintenir des grosses branches en place. Il est ainsi plus discret, mais pénètre plus facilement dans l'écorce. Son prix actuel et sa difficulté - relative - d'utilisation le réserve à des usages spécifiques.
La mise en place de ligatures en fil d'aluminium est la plus rependue. D'un coût abordable, il est facile à utiliser, à mettre en place et, si le diamètre à mettre en œuvre est deux fois plus élevé que celui du fil de cuivre, il pénètre moins facilement dans l'écorce. Son traitement de surface lui donnant une couleur marron, le rend discret.
Pour apprendre à ligaturer, il est nécessaire de développer des expériences pratiques.
Quelques règles cependant :
Le principe général consiste à enlever les ligatures juste avant qu'elles ne commencent à s'incruster dans l'écorce, quitte à en reposer une nouvelle juste après, en évitant que les spires ne soient superposées avec l'emplacement des anciennes.
Certains professionnels proposent de laisser les ligatures s'incruster dans l'écorce des jeunes pins pour permettre un épaississement plus rapide du tronc. Elles ne doivent pas être retirées. Cette technique est avant tout destinée à une production commerciale plus rapide.
Vouloir récupérer complètement le fil en le déroulant peut s'avérer dangereux pour les branches.
Préférer plutôt la pince coupe-fil. Elle permet, sans abimer l'écorce, de couper de petits tronçons de fil et de facilter le travail.
Le haubanage est également à envisager comme une réelle technique alternative efficace et moins agressive que la ligature.
Il peut, en outres, être mis en place sur les caducs au cours de la saison végétative.
Il consiste à tirer des fils (métalliques ou non) entre une branche et un point fixe de manière à mettre la branche en position.
Le point fixe doit être déterminé avec soin : en fonction de son choix, le positionnement final de la branche peut varier fortement.
Ici, les points fixes sont simplement les pieds du pot.
L’un des avantages du haubanage est que la surveillance de l’incrustation des fils dans l’écorce est moins critique, en particulier pour les caducs.
Cependant, pour les fils métalliques de petit diamètre, la surface de contact avec la branche doit être protégée.
Ici, le fil est en aluminium de diamètre de 1 mm ; la protection est assurée par un tuyau d’aération pour aquarium.
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dernière mise à jour : 27 novembre 2023