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LIGATURE ET HAUBANAGE DES BONSAÏ
La pose de ligatures est apparue assez tardivement dans l’histoire des techniques utilisées pour mettre en forme des bonsaï.
A l’origine, les arbres étaient principalement prélevés ; leur forme élaborée par la nature - complétée par la taille et le haubanage avec de la ficelle - suffisait largement à satisfaire leur propriétaire.
Avec la raréfaction des ressources naturelles accessibles, la codification des différents styles à la fin du dix-neuvième siècle, et le développement du commerce des bonsaï, les producteurs ont dû trouver d’autres moyens de mettre des arbres formés sur le marché dans des délais toujours plus réduits. Ce n'est après la seconde guerre mondiale sur l’usage de la ligature avec des fils métalliques s’est généralisé.
Notre impatience moderne tend à nous inciter à utiliser cette technique à tel point qu’elle est considérée comme une base essentielle dans certains enseignements.
Si elle est certainement très utile dans la formation des conifères, il faut garder à l’esprit que la plupart des caducs peuvent être formés et entretenus avec les seules techniques de taille secondées par des éventuels haubanages.
La première idée consisterait à utiliser du simple fil de fer. Bien que mis en œuvre dans certaines productions de masse de bonsaï commerciaux asiatiques, il présente deux inconvénients fondamentaux : il est difficile à poser à cause de sa rigidité, et il rouille très rapidement, le rendant difficile à enlever.
Ce sont des fils de cuivre et d'aluminium qui sont utilisés par les amateurs comme par les professionnels.
La mise en place de ligatures en fil d'aluminium est la plus rependue chez les amateurs.
D'un coût abordable, il est facile à utiliser, à mettre en place et, comme le diamètre à mettre en œuvre est deux fois plus élevé que celui du fil de cuivre, il pénètre moins facilement dans l'écorce.
Son traitement de surface lui donnant une couleur marron, le rend relativment discret.
Le fil d’aluminium est très largement proposé par les magasins spécialisés, dans des diamètres allant de 1 à 6 mm.
Le fil de cuivre, utilisé à l'origine, a été - et demeure - un réel outil très efficace.
Son pouvoir de maintien d’une branche est presque deux fois supérieur à celui d’un fil d’aluminium de même diamètre. Une fois exposé à l’air, il a l’avantage de durcir, renforçant cette propriété.
Les fils qui sont disponibles auprès des fournisseurs spécialisés ont fait un long voyage depuis leur lieu de production. Il peut être utile de leur faire subir un recuit de détente avant utilisation pour les rendre suffisamment souples au moment de la pose. La technique traditionnelle japonaise consiste à placer les bobines sur de la paille de riz, puis d’allumer le feu. La température monte rapidement ; le feu est d’une durée nécessaire et suffisante pour obtenir le résultat souhaité. On le laisse ensuite refroidir complètement.
Ce type de fil de ligature, surtout après oxydation, est plus discret que celui d’aluminium sur l’écorce foncée des conifères, mais pénètre plus facilement dans l'écorce.
Il est plus difficile à trouver dans les magasins spécialisés, surtout pour les diamètres les plus élevés. Il est environ deux fois plus cher.
Le choix du moment de la ligature est important : il faut, à la fois, que la sève circule de façon à permettre aux cellules écrasées ou comprimées par la torsion de la branche de se remettre de l'opération, et que l'arbre soit suffisamment au repos pour les éventuelles déchirures ne soient pas une plaie ouverte aux maladies et à l'écoulement de sève.
Concrètement, on peut ligaturer les caducs au début du printemps, et les conifères, qui ne sont jamais complètement au repos, entre la fin de l'automne et le début du printemps.
La meilleure méthode pour éviter l’incrustation de la ligature est de surveiller l’évolution de la branche au cours des arrosages quotidiens.
Sur les caduc, la ligature doit être surveillée de près : en 3 mois seulement, le fil peut être à moitié absorbé, rendant son retrait difficile et, en tout état de cause, laissant une cicatrice dont de nombreuses années ne suffiront pas à se débarrasser. Il convient également de ne pas espérer des courbes trop aigues sous peine de casse de la branche.
Sur les conifères, le fil peut rester en place plus d'une saison sans dommage notable. La flexibilité des branches est également plus importante, laissant plus de liberté de manœuvre.
Certaines espèces, comme les azalées, ont une écorce particulièrement fine qui peut être abimée lors de la pose de la ligature elle-même. Une méthode consiste à enrouler une bande de papier – type journal – sur les fil avant de le poser.
Lors de torsions fortes, les fibres du bois risquent d’éclater et la branche peut se fendre.
Il est possible de poser une protection avant d’appliquer les ligatures.
La technique traditionnelle consiste à enrouler du raphia préalablement humidifié autour de la branche. La pose doit être la plus serrée possible. En séchant, le raphia se rétracte et assure un maintien encore plus fort. Une autre possibilité est d’utiliser une bande de toile de jute dont les propriétés sont proches et qui est plus facile à poser, toujours après humidification préalable.
Pour renforcer l’ensemble, il est également possible de poser des fils métalliques le long de la branche, selon ligne extérieure à la pliure. Ils permettent d’éviter certaines fractures et aident la branche à maintenir sa nouvelle position.
Au-dessus de ces dispositifs, un ruban autovulcanisant pourra aider à maintenir le tout fermement en place.
Les ligatures elles-mêmes viennent s’ajouter à l’ensemble.
Lors de la pose des ligaturages, il faut penser ... qu'il faudra les enlever !
Sans cette attention initiale, il sera difficile de ne pas abimer l'arbre en détruisant des bourgeons, l'écorce, voire de jeunes branches.
Pour apprendre à ligaturer, il est nécessaire de développer des expériences pratiques.
Quelques règles cependant :
Le principe général consiste à enlever les ligatures juste avant qu'elles ne commencent à s'incruster dans l'écorce, quitte à en reposer une nouvelle juste après, en évitant que les spires ne soient superposées avec l'emplacement des anciennes.
Certains professionnels proposent de laisser les ligatures s'incruster dans l'écorce des jeunes pins pour permettre un épaississement plus rapide du tronc. Elles ne doivent pas être retirées. Cette technique est avant tout destinée à une production commerciale plus rapide.
Vouloir récupérer complètement le fil en le déroulant peut s'avérer dangereux pour les branches et les bourgeons.
Préférer la pince coupe-fil. Elle permet, sans abimer l'écorce, de couper de petits tronçons de fil et de faciliter le travail.
Il existe plusieurs modèles dont les différences résident dans la diamètre des fils qu’ils sont capables de sectionner sans se détériorer.
Les plus légères (du type de celle au centre de l’illustration) ne supportent pas de couper des fils d’aluminium de plus de 2,5 mm. Celle du bas permet de prendre en charge des diamètres atteignant 6 mm, toujours pour l’aluminium.
Pour les fils de cuivre, le diamètre maximum à respecter est d’environ deux tiers de celui indiqué pour l’aluminium.
Le haubanage est également à envisager comme une réelle technique alternative efficace et moins agressive que la ligature.
Il peut, en outres, être mis en place sur les caducs au cours de la saison végétative.
Il consiste à tirer une boucle de fil (métallique ou non) entre une branche et un point fixe de manière à mettre la branche en position.
Le matériel nécessaire à la réalisation d’un hauban est simple.
Un fil de ligature de diamètre 1 ou 1,5 mm est en général suffisant pour supporter la tension nécessaire à la mise en place d’une branche.
Du tuyau en plastique permet d’éviter la pénétration du fil dans l’écorce.
Le point fixe doit être déterminé avec soin : en fonction de son choix, le positionnement final de la branche peut varier fortement.
Ici, les points fixes sont simplement les pieds du pot.
Des fils de diamètres suffisants tendus autour du pot présentent d’autres points d’ancrage possibles, comme certains pots de culture disposant d’excroissances spécifiques.
Il est également possible de choisir une branche morte comme point fixe.
Sur des arbres suffisamment gros, une vis fixée dans le tronc peut être utilisée.
Une spire d'une ligature ligature déjà en place et de diamètre suffisant peut faire l’affaire.
L’un des avantages du haubanage est que la surveillance de l’incrustation des fils dans l’écorce est moins critique, en particulier pour les caducs.
Pour la protection de la branche, plusieurs possibilités s’offrent à nous : il s’agit simplement d’éviter le contact direct du fil sous tension avec l’écorce. Il est possible d’utiliser un morceau de caoutchouc, de type chambre à air ; il est cependant nécessaire de s’assurer constamment de sa position pendant la mise sous tension du hauban. Un morceau de tuyau en plastique est plus pratique : la protection de l’écorce est toujours assurée, même lorsque que le fil tourne sur lui-même.
Avec des fils métalliques, la manière la plus efficace de tendre le hauban est de passer un fil de plus gros diamètre à l’intérieur de la boucle.
En le faisant tourner, le fil de ligature du hauban se torsade et l’ensemble se tend progressivement.
Il est étonnant de constater l’impact d’un seul tour sur la variation de la position de la branche.
Contrairement à la ligature et à condition que la branche soit bien protégée, le hauban peut rester en place pendant plusieurs saisons, même sur des caducs.
La seule réelle contrainte est qu’il doit être enlevé au moment du rempotage lorsque son point fixe est lié au pot.
Il est bien entendu préférable de supprimer le hauban dès que la branche a pris sa position définitive et s'y maintient seule.
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dernière mise à jour : 30 novembre 2024