Attention : si vous accédez au site avec l’adresse «chemin-des-vignes.pagesperso-orange.fr», pensez à modifier votre lien.
La redirection automatique vers «pbonsai.fr» ne sera plus active à partir du 5 septembre 2024 !
TAILLE DE STRUCTURE DES BONSAÏ
La taille se structure est incontournable non seulement pour la création, mais également pour l’entretien de bonsaï déjà formés au cours de leur évolution dans le temps. C’est à travers elle que s’effectue la majorité de la mise en forme.
L’inspiration pour mettre en forme un bonsaï peut venir à manquer.
La nature est toujours bonne conseillère : en observant des arbres d’espèces similaires à celles de nos bonsaï qu’ils soient notre environnement immédiat ou au cours de nos voyages, nous pouvons nous constituer une bibliothèque mentale de référence.
Les styles japonais, codifiés à partir d’observations dans la nature, est également une source d’inspiration utile, à condition de ne pas chercher à donner à un caduc une forme de conifère … et réciproquement.
Cette étape est certainement la plus compliquée dans les premiers temps de la pratique du bonsaï, mais vient naturellement avec l'expérience.
Une première approche pour l’aborder est probablement de déterminer l’avancement de l’arbre vers un bonsaï abouti. En fonction du résultat de la réflexion, les axes de travail principaux peuvent alors être identifiés.
Il est également possible de dessiner l’image que l’on peut avoir du futur bonsaï. Cette approche a l’avantage de concrétiser le projet ; il faut cependant garder à l’esprit qu’un arbre est à imaginer en trois dimensions, et non sur le plan d’une feuille de papier.
Le tableau ci-dessous présente des indications de distance (en centimètres) entre les branches essentielles et le départ des racines.
Elles répondent à des principes d’esthétique, mais ne doivent pas être considérées comme normatives : à chacun de les interpréter selon les caractéristiques propres à chaque bonsaï et à son style.
Les branches indiquées sont celles qui sont directement visibles à partir de la face de l’arbre. Entre chacune d’entre les doivent s’intercaler des branches arrière dont les hauteurs ne sont pas indiquées dans le tableau.
hauteur
Branche
du bonsaï
1
2
3
4
5
6
7
8
20 cm
7
11
14
30 cm
10
17
21
24
45 cm
15
25
32
36
39
60 cm
20
33
42
48
52
55
75 cm
25
42
53
60
65
68
70
90 cm
30
50
63
72
78
82
85
87
Il est pratique de disposer de baguettes de différentes dimensions, correspondant à celles de nos bonsaï, et de les graduer selon la hauteur indiquées dans le tableau.
En les plaçant le long du tronc, il est possible d’identifier les branches clés en un seul coup d’œil.
Lors d’une taille, un arbre réagit différemment de nous lorsque nous nous coupons. Le corps humain cherche à regénérer les tissus coupés, même profondément : c'est la cicatrisation.
Un arbre ne possède qu’une zone de croissance active du tronc et des branches : le cambium. Lors d’une coupe, il cherche d’abord à se protéger des attaques des insectes et des maladies en secrétant des substances protectrices qui viennent imbiber les autres zones ; c'est la compartimentation. La zone coupée ne peut se refermer qu’avec le développement de nouvelles cellules au niveau du cambium. Elles tentent alors de recouvrir la surface mise à nu.
La rubrique physiologie regroupe plus d'information sur ces zones.
Lorsqu’un branche se développe, elle crée un cône d’insertion sur la branche (ou le tronc) sur laquelle elle pousse.
Ce mode de croissance est bien visible sur les planches de bois avec des nœuds : ce sont des fractions de ces cônes.
Au-dessus de la branche se situe une zone de compression des tissus qui se traduit par des rides sur l’écorce.
En dessous, les tissus ont plus de place pour se développer. La boursouflure située sous la branche est nommée « col ».
Les zones de transport de sève (aubier et liber), comme le cambium, se rejoignent pour assurer le fonctionnement commun de la nouvelle branche et de celle sur laquelle est fixée.
Sauf à vouloir délibérément créer un bois mort, l’objectif de la taille d’une branche est faire disparaître, à terme, la trace de son ancienne présence.
L’arbre ne possède qu’une seule zone apte à créer de nouvelles cellules sur les branches : le cambium. Pour recouvrir une plaie de manière homogène, il est donc nécessaire que celui-ci soit activé de manière homogène tout autour de la zone à recouvrir.
Seule une taille perpendiculaire à l’axe de la branche à supprimer le permet, tout en minimisant la surface à recouvrir.
Les parties contenant les rides et le col constituent des espaces de transition. En taillant à travers elles on risque de créer une discontinuité dans l’anneau de cambium. Il est préférable de les conserver.
Si tout se passe bien, le cambium mis à nu développe de nouveaux tissus qui recouvrent progressivement la surface de la banche taillée.
Les tissus du cône d’insertion meurent ; ils resteront au cœur de l’arbre.
Le diamètre du tronc, ou de la branche sur lequel était attachée la branche taillée, augmente, finissant par absorber le moignon.
Les rythmes de réaction des arbres sont variables.
En particulier, les conifères possèdent des couches végétatives moins différenciées que les caducs et prennent plus de temps pour réagir. Il en est ainsi pour la compartimentation qui peut prendre plus d’une saison pour les pins.
Pour ces derniers, il est plus que prudent de procéder en deux temps.
Un première coupe laisse un moignon de 1 à 2 cm en place. Dépourvue d’aiguille, la branche mourra mais l’arbre pourra développer une compartimentation qui touchera le moins possible le tronc, ou la branche à laquelle était attachée l’ancienne. Quand le reste de la branche taillée est entièrement sec, on peut la couper au ras de son point d’attache.
La taille de l’extrémité d’une branche est plus simple que celle consistant à la supprimer : il n’y a pas besoin d’anticiper les réactions de l’arbre par rapport au cône d’insertion.
Cependant, les mécanismes de compartimentation sont toujours mobilisés.
La taille s’effectue toujours perpendiculairement à l’axe de la branche, pour minimiser la surface mise à nu et, lorsque c’est possible, le plan de coupe est orienté à l’opposé du bourgeon. Si les jardiniers considèrent que cette méthode évite l’accumulation de l'eau de pluie au niveau du bourgeon, c’est surtout un moyen d’éviter d’endommager les tissus les plus proches de celui-ci, dans son axe de croissance.
Lors des tailles de structures réalisées en période de repos hivernal, les retraits de sève sont moins probables : la longueur du moignon peut être nettement inférieure à celle laissée lors des tailles de printemps.
Les tailles de structure sont habituellement réalisées en hiver.
A partir de mi-novembre, dans les climats tempérés, l’ensemble des espèces passe en dormance hivernale pendant laquelle les caducs n’ont pratiquement plus d’activité tandis que les persistants et les conifères réduisent fortement la leur. La sève ne circule plus ou presque plus et l’arbre risque moins de perdre d’énergie (glucides) à travers les écoulements de sève.
Une taille au moment même de la chute des feuilles est particulièrement recommandée pour les espèces dont le flux de sève redémarre très tôt en saison, comme les érables ou les bouleaux.
Pendant ces périodes, l’activité végétative étant réduite, la capacité des arbres à secréter des substances protectrices et à mettre en œuvre la compartimentation est moindre et prend plus de temps.
Plus la taille est réalisée à un moment éloigné du printemps, plus l’application de mastic est pertinente : elle apporte une barrière de protection supplémentaire principalement face aux maladies (les insectes sont moins présents à cette époque de l’année).
Les périodes de gel ne sont pas favorables à la réalisation de tailles de structure : les branches sont cassantes et l’activité végétation est totalement à l’arrêt.
Pour les arbres à floraison printanière, la taille de structure est en général effectuée au moment où les fleurs fanent, pour ne pas supprimer les bourgeons florifères avec les branches. La taille est également possible en hiver pour conserver les avantages de cette période, en particulier pour les plus grosses branches. On perd alors une partie de la floraison au printemps suivant, mais l’architecture globale de l’arbre en profite.
Les ciseaux permettent de couper proprement les extrémités des branches.
Selon le diamètre de ces dernières, on peut utiliser seulement la pointe des lames ou se rapprocher du rivet pour ne pas les abimer.
Il est également possible d’utiliser des paires de ciseaux dont les lames sont plus épaisses pour des branches plus grosses.
Cette pince sert à réaliser des coupes légèrement creuses dans l’axe de la taille.
Elle est l’outil à tout faire lors des tailles de structure : apte à couper des branches de diamètre relativement important (il faut ensuite passer à la scie), elle permet également de finaliser la taille sur les espèces à écorce fine, sans créer de creux trop profond au niveau du point d’attache.
Les pinces rondes créent un coupe arrondie concave sous tous les angles.
A ce titre, elles permettent de creuser dans le bois au niveau du point d’attache des branches pour les espèces à écorce épaisse.
On peut trouver ce type de pince dans quelques dimensions différentes, permettant d’adapter le diamètre de la coupe à celui des branches.
Cette pince hybride, entre la pince concave et la pince ronde, présente les avantages de l’une et de l’autre pour terminer facilement la taille des branches des espèces à écorce épaisse.
S’il est indispensable d’utiliser des ciseaux et des pinces parfaitement affutés, il est souvent nécessaire de parer les tailles pour à s’assurer que tout le cambium est exposé selon un anneau uniforme.
Un scalpel ou un couteau à greffer, eux aussi parfaitement aiguisés, permettent de remplir cette fonction.
Pour tailler une grande branche, il est utile de ne pas attaquer directement sa base mais de progresser de l’extérieur vers l’intérieur, comme si on souhaitait simplement la raccourcir.
Cette méthode présente plusieurs avantages.
Elle permet tout d’abord de voir une option de mise en forme qui pourrait nous avoir échappée et d’arrêter la taille à un moment qui nous permet de l’exploiter.
Elle limite également le risque de fracture des fibres du bois sous le poids de la branche, lorsque un côté de la branche a commencé à être attaqué par l’outil.
En fin de course, il ne reste qu’un moignon un peu plus long que nécessaire qui est plus facile à insérer correctement entre les lames de la pince, selon la bonne orientation.
Chaque outil est conçu pour permettre la taille de branches d’un certain diamètre. C’est en respectant cette spécification que la coupe est franche et facilite le travail de l’arbre dans le développement de cambium. Les qualités mécaniques et le tranchant de l’outil sont également préservés.
Si le diamètre de la branche est trop important pour un outil, il est nécessaire de passer à la taille supérieure du même d’outil, ou d’en utiliser un autre.
Quand on est arrivé au bout de la capacité de nos pinces disponibles, c’est la scie qui s’impose. Elle ne laisse cependant pas une surface suffisamment nette pour nos besoins. Il faut alors la retravailler par petits tronçons, avec une pince, jusqu'à obtenir le résultat souhaité.
Tailler avec une pince dont les branches sont sur un plan horizontal, outre le fait que la position n’est pas très ergonomique, présente le risque que l’extrémité supérieure des lames vienne entamer l’écorce du tronc, ou de la branche, sur lequel est insérée celle qui doit être coupée.
Par ailleurs, avec une pince concave, la forme de la partie taillée risque d'être plus proche d’un ovale allongé dans l’axe du tronc. L’expérience prouve que ce type de plaie pends plus de temps à se refermer et que le résultat est nettement moins satisfaisant.
La meilleure approche consiste à tenir la pince de manière à positionner ses branches l’une au-dessus l’une de l’autre.
L’extrémité des lames est alors orientée en dehors du tronc, éloignée de l’écorce. On ne risque plus de la blesser et la position de la main est bien plus naturelle.
Si le cercle de cambium n’est pas parfaitement en forme d’anneau de largeur partout égale, ou que la taille laisse apparaitre des barbules, le scalpel permet de peaufiner le travail.
Ce travail est inutile à l’extrémités des branches.
Sur les tailles qui ont supprimé totalement un branche, l’application de mastic sur son ancien point d’insertion est une bonne précaution. Si son utilité essentielle est d’éviter le dessèchement de l’anneau de cambium, il apporte également une certaine protection contre les insectes et les maladies.
Le mastic doit recouvrir complètement la plaie et même déborder légèrement de sa surface.
Conséquence de la mauvaise utilisation d'une pince concave sur un érable trident
Taille bien refermée sur un charme
Taille bien refermée sur un liquidambar
Copyright © 2008-2024 - Tous droits réservés
dernière mise à jour : 28 août 2024