PETIT PARCOURS BONSAÏ

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BONSAÏ A PARTIR DE SEMIS

Comment créer un bonsaï à partir de graines d’arbres : une démarche formatrice et maîtrisée.

L’obtention de bonsaï à partir de graines est réputée longue, aléatoire et fastidieuse … La réalité n’est pas totalement conforme à cette assertion.

Les avantages

Idées reçues

L’obtention de bonsaï à partir de graines est réputée longue, aléatoire et fastidieuse …
La réalité n’est pas totalement conforme à cette assertion. Elle présente même de nombreux avantages.

Prix

Récolter des graines au cours de promenades ou commander des sachets chez un fournisseur spécialisé ne coûte de quelques euros.

Simplicité

Une fois acquis un minimum de bases, les semis des graines d’arbres, bien que nécessitant des techniques spécifiques, sont aussi simples que les semis du jardin.

Qualité

Si la pratique du bonsaï est considérée par certains comme un art (préférons « artisanat » au sens du XVIII siècle), 80% de la réussite repose sur la qualité de la culture et des soins prodigués.
Ainsi, la formation des racines est spécifique et essentielle dans la culture en pot. Ce point, souvent négligé dans les pré bonsaï du commerce, est complètement maîtrisable lorsque que les soins débutent dès le semis, gage d’un arbre sain et bien établi, présentant de réelles qualités esthétiques dès la base du tronc.

Délais

Pour obtenir un jeune bonsaï de feuillu à partir de semis, il faut environ 5 ans ; pour un conifère, environ 10.
Comparé à la durée et aux efforts nécessaires pour « rattraper » un pré bonsaï du commerce (marcottage, greffes de racine, taille de grosses branches, …), l’obtention à partir de semis est tout à fait concurrentielle.

Types de graines

Graines véritables

(pin, bouleau, platane, légumineuses, ...)

Les graines sont récupérées directement.
Les graines de légumineuses sont extraites de leur haricot.

Graines à fruit unique

(la plupart des érables, orme, …)

Les graines sont récupérées directement.
Il est possible d’enlever les ailes de celles se présentant sous forme de samares.

Graines charnues

(pommier, cerisier, prunier, les baies, …)

Pour éviter les moisissures, les graines charnues sont décortiquées pour ne conserver que le noyau ou les pépins.

Graines récalcitrantes

(chêne, châtaignier, marronnier, certains érables, …)

Les graines récalcitrantes sont semées directement après les avoir récoltées, le cas échéant, débarrassées de leurs bogues, cupules et autres entourages.

Récolte et conservation

Quand récolter ?

Le principe est simple : il suffit de choisir le moment où les graines sont matures.
Globalement, c’est le moment où elles commencent à tomber naturellement des arbres.
Attention : il peut s’agir d’une période très courte. Il est donc nécessaire d’observer attentivement les arbres dont vous convoitez les graines.

Nettoyage

Un fois les graines récoltées, il faut d’abord éviter qu’elles ne moisissent. Pour cela, n’utilisez pas des sacs en plastique pour leur préférer des contenants en papier, en tissus ou des paniers ouverts.
Arrivés à domicile, triez soigneusement la récolte en enlevant les déchets et graines abîmées ou attaquées par les insectes. Si nécessaire, lavez-les (l’usage d’une passoire peut être utile).

Séchage

Pour toutes les graines qui ne sont pas récalcitrantes, l’objectif est maintenant d’obtenir une teneur en eau (T.E.) optimale pour leur conservation. Elle varie d’une espèce à l’autre.
Pour notre usage bonsaï, le plus simple est de considérer qu’après deux à trois semaines bien étalées dans un enveloppe en papier, dans un endroit sec et relativement frais (de type garage), le T.E. est à point.

Conservation

La meilleure méthode pour conserver les graines nettoyées et séchées entre la récolte et la mise en stratification éventuelle et le semis, est de placer les graines dans des sachets en papier et de les placer dans le bac à légumes d'un réfrigérateur.
Il est possible de congeler certaines espèces. Cependant, d'un automne au printemps suivant, ce mode de conservation n'est pas utile à notre usage.

Viabilité

La durée pendant laquelle la graine peut germer n’est pas éternelle : de quelques jours à plusieurs années (comme les pins, par exemple).
Pour notre usage, il suffit en général d’appliquer un principe simple : semer immédiatement les graines de printemps.
Pour les graines d’automne, c’est un peu plus compliqué : il faut vérifier que l’espèce n’est pas récalcitrante (chênes, marronnier,  …) et semer les graines récoltées au printemps suivant, après une éventuelle phase de stratification.

Variabilité

Bon nombre d’espèces donnent des plans issus de graines différents de l’arbre d’origine, sans même parler des arbres ayant subit une greffe d’une autre variété.
Pour mettre un maximum de chances de sont côté, il faut, avant d’en récolter les graines, sélectionner les arbres qui correspondent le mieux à ce que nous attendons du futur bonsaï (taille des feuilles, aspect du tronc et de l’écorce, ...).
Cela dit, la loterie génétique réserve parfois de bonnes surprises (les érables et les azalées japonaises en sont de bons exemples).

Les dormances

Les arbres ont développé un mécanisme de protection pour permettre à leurs graines de ne germer que dans des conditions favorables à leur développement : la « dormance ».
Pour les faire graines, il est donc souvent nécessaire de lever la dormance (les « réveiller »).

Absence de dormance

Certaines espèces ne présentent pas de dormance. Elles peuvent être semées directement ou après une courte période d’immersion dans l’eau froide.
Cependant, après une période de séchage prolongée, elles peuvent également entrer en dormance (« dormance secondaire »).

Dormance physiologique

La plus courante. Elle est généralement levée par l’exposition - plus ou moins prolongée - des graines à un froid humique (stratification froide), parfois à la lumière.

Dormance embryonnaire

La levée de cette dormance nécessite une exposition à une chaleur humide (stratification chaude) avant de passer la stratification froide.

Dormance tégumentaire

Les graines sont recouvertes d’enveloppes imperméables dans lesquelles il faut faire pénétrer l’eau.
Plusieurs moyens sont utilisés (scarification, trempage dans l’eau bouillante, traitement à l’acide, …)

Techniques de réveil

Graines en stratification

Il est, bien entendu, possible de semer les graines dès leur récolte et de laisser la nature agir pour lever les éventuelles dormances.
Le but étant d’obtenir un taux de germination maximum, les techniques décrites ci-dessous permettent de mieux maîtriser leur environnement.

Stratification chaude

Pour effectuer une stratification chaude, mélangez les graines avec du sable de rivière non calcaire de type « sable de Loire» et 12 % d’eau (en volume) dans laquelle vous aurez mélangé un peu de fongicide.
Versez le mélange dans un sac plastique et fermez le hermétiquement.
Placez le tout à température ambiante d’appartement et laissez la nature faire pendant quelques semaine.

Stratification froide

Pour effectuer une stratification froide, mélangez les graines avec du sable de rivière non calcaire de type « sable de Loire» et 12 % d’eau (en volume) dans laquelle vous aurez mélangé un peu de fongicide.
Versez le mélange dans un sac plastique et fermez le hermétiquement.
Placez le tout dans le bac à légume d’un réfrigérateur et laissez la nature faire pendant quelques mois.

Scarification

Plusieurs techniques sont possibles selon la nature de l’enveloppe de la graine : incision au scalpel, ponçage au papier de verre ...

Bain d'acide

Certaines graines nécessitent le passage dans un bain acide pour simuler le passage par le système digestif d’un oiseau.

Comment semer ?

La bonne période

La bonne période pour effectuer les semis se situe généralement au moment où, après les derniers riques de fortes gelées, les espèces dont sont issues les graines entrent en végétation, soit, très généralement, avril pour les caducs et mai pour les cônifères.

Mesures phytosanitaires

Le risque principal pour les semis est l'installation de maladies crypto-gamiques engendrant différents dégâts, dont le fonte des semis.

Pour minimiser ces risques,

  • nettoyez bien les pots,
  • utilisez des outils propres, voire désinfectés à l'alcool à 90,
  • ajoutez un peu de fongicide dans substrat,
  • placez les semis à l'air libre ou aérez-les régulièrement.

Ces semis sont destinés à demeurer dans le pot jusqu’au printemps prochain, moment auquel aura lieu de prochain rempotage. Ils sont donc effectués dans un relativement grand pot (20 cm).
N’importe quel contenant suffisamment rigide et possédant des trous de drainage peut faire l’affaire.
Une grille est positionnée au fond du pot pour éviter que le substrat ne s’échappe.

Une couche de drainage (ici de l’akadama d’une granulométrie de 5 à 7 mm) est ajoutée.

Le pot est ensuite rempli jusqu’à 2 à 3 cm du bord supérieur avec un mélange standard adapté (ici akadama, pumice et écorce de pin semi compostée).
Bien tasser l'ensemble.

Un lit de germination est ajouté ensuite.
Le but est d’assurer une humidité constante pendant la période de germination.
Il est ici composé d’un centimètre d’akadama d’une granulométrie de 1 mm ; un terreau standard de semis (avec sable) peut également être utilisé.
Bien tasser l'ensemble.

Ces graines de mélèze n’on pas eu besoin de stratification.
Elles sont semées à la volée, en essayant de les répartir uniformément.

Ces faines de hêtre ont subi une stratification froide dans du sable.
Il est facile de les séparer de ce dernier avec un simple tamis.
Elles sont réparties sur le lit de germination, pointe vers le bas, là où les racines sortiront.

Pour des graines plus petites qui ont subi une stratification froide dans du sable et qui sont plus difficiles à séparer, l’ensemble est versé dans le pot.
Le sable constituera le lit de germination.

Les graines sont recouvertes d’akadama d’une granulométrie de 1 mm, sur une épaisseur égale au double de la hauteur d’une graine (un terreau de semis ou de la vermiculite peuvent également assurer cette fonction).
Les samares d’érables ont souvent besoin de lumière pour germer : la couche supérieure peut être absente, ou réduite au strict nécessaire pour assurer l’humidification constante.
Pour les semis avec le sable de stratification, cette strate est inutile.
Bien tasser l'ensemble.

La faible granulométrie du substrat sec rend difficile le premier arrosage qui risque de creuser des trous dans la couche supérieure du lit de germination.
Une astuce consiste à utiliser une seule épaisseur de mouchoir en papier (séparer les couches pour les double ou triple) que l’on positionne sur le pot.
Elle se dégradera au cours des semaines à venir et ne bloquera ni l’eau, ni la lumière.

Effectuer un arrosage standard après rempotage, jusqu’à ce que l’eau sorte claire par les trous de drainage.

La pose d’une étiquette permet d’identifier les graines semées.

Les pots sont positionnés à l’ombre, à l’abri du gel, toujours possible jusqu’à mi-mai.
Ici, ils sont installés dans une jardinière sur pieds en bois qui permet de les déplacer plus facilement.

Les oiseaux constituent une menace pour les semis : il est préférable de les protéger.
Ici, un grillage à poules a été positionné sur la jardinière, permettant à la fois, l’arrosage et la pénétration de la lumière.
Il ne suffit plus que de maintenir l’humidité (la surface ne doit pas sécher) … et d’attendre la germination.

Eclaircir les jeunes plans

Lorsque les graines sont semées à la volée, il est difficile de maîtriser leur emplacement et de prévoir celles qui vont germer.
Après germination, il est nécessaire d’éclaircir les jeunes plans de manière à permettre le bon développement de quelques-uns face aux mauvaises conditions auxquelles tous seraient soumis sans cette opération.
Le moment est certes difficile, mais, en réalité, avons-nous réellement besoin de tant de futurs bonsaï auxquels il faudra trouver une place et s’occuper au quotidien pendant de nombreuses années ? Nous avons également cette responsabilité face à la vie que vous venons de donner.

Trois principes dirigent l’éclaircissement des semis :

  • Laisser suffisamment de place entre chacune plan de façon à ce que ses feuilles ne se superposent pas avec celles de son voisin. La distance entre chacune plantule à conserver est donc différente pour les hêtres, les épicéas ou les pins.
  • Ne pas arracher les plantules : leurs racines sont encore très fragiles et arracher un plan proche d’un autre - que l’on souhaite conserver - risque de trop perturber le jeune système racinaire de ce dernier. La bonne solution consiste à tailler, aux ciseaux, la tige de celui à éliminer sous ses cotylédons, au ras du sol.
  • Privilégier les plus forts : ce sont ceux qui ont le plus de chances de survivre.

Grands ou petits pots ?

Semer en grand pot

Cette méthode consiste à semer les graines dans de grands pots, ou des jardinières, et à les y laisser pousser librement jusqu’au premier rempotage qui interviendra à l’automne ou au printemps suivant.
Le semis en grands pots présente de nombreux avantages :

  • les risques de mortalité lors du repiquage au stade 2 feuilles sont éliminées,
  • le volume des pots permet un arrosage moins pointu, plus serein,
  • les plans poussent librement la première année, leur permettant de créer un maximum de réserves pour leur premier hiver,
  • la fertilisation peut intervenir relativement tôt après la levée,le risque de formation de « chignons » de racines est limité.

Il est cependant nécessaire de :

  • réaliser un desserrage des plans, si le semis à été effectué « à la volée »,
  • surveiller les éventuelles maladies cryptogamiques de près.

Semer en terrine

Les semis s'effectuent habituellement en terrine.
Cette méthode nécessite de rempoter rapidement les jeunes plans, dès lors qu’ils présentent 2 vraies feuilles (à ne pas confondre avec les cotylédons).
Cette méthode présente différents avantages :

  • les plans sont rapidement individualisés et ne sont pas concurrence entre eux,
  • le desserrage des plans est effectué avec le rempotage, permettant de conserver un maximum de plans,
  • les éventuelles maladies cryptogamiques sont plus faciles à circonscrire.

Elle présente néanmoins des inconvénients :

  • le taux de mortalité lors du rempotage est relativement significatif, relativisant l’argument de conservation d’un maximum de plans,
  • les volumes des pots utilisés nécessitent un arrosage minutieux, n’autorisant pas l’approximation,
  • la fertilisation de la première année est effectuée sur une période limité : elle ne commence qu’un mois après le repiquage individuel des jeunes plans.

Semer en petits pots individuels

Cette méthode méthode limite les risques liés au repiquage des jeunes plans, la totalité de la motte étant conservée.
Elle permet de cumuler la majorité des avantages des deux autres méthodes :

  • les risques de mortalité lors du repiquage au stade 2 feuilles sont éliminées,
  • les plans sont individualisés et ne sont pas concurrence entre eux,
  • les plans poussent librement la première année, leur permettant de créer un maximum de réserves pour leur premier hiver,
  • la fertilisation peut intervenir relativement tôt après la levée.

Elle nécessite cependant :

  • de surveiller de près l'arrosage avant repiquage
  • d'effectuer ce dernier dans des pots de volume suffisantdes manipulations minutieuses et plus nombreuses, surtout pour les graines les plus petites.

2 mois plus tard ...

Semis d'érables (Acer buergerianum) en grand pot

... après éclaircissement

... un mois et demi plus tard

6 mois plus tard ...

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dernière mise à jour : 27 novembre 2023