Attention : si vous accédez au site avec l’adresse «chemin-des-vignes.pagesperso-orange.fr», pensez à modifier votre lien.
La redirection automatique vers «pbonsai.fr» ne sera plus active à partir du 5 septembre 2024 !
MOUSSES SUR LE POT D'UN BONSAÏ
Dans la tradition des expositions de bonsaï, la surface des pots est recouverte d’un mosaïque de différentes variétés de mousses formant un tapis végétal naturel et proportionné.
Sont-elles réellement souhaitables en dehors de ce contexte ?
Le mousses (Bryophyta) sont parmi les premiers végétaux apparus du terre.
On en recense plus de 1 800 espèces en France et plus de 25 000 dans le monde.
Elles ne possèdent pas de racines au sens propre : elles se fixent au sot grâce un réseau de filaments qui n’ont pas d’autre utilité que leur maintien en place. Elles captent l’eau et les sels minéraux par imprégnation des « feuilles »..
Leur reproduction est à la fois sexuée (par l’intermédiaire de spores) et végétative (le moindre brin suffit à couvrir de larges surfaces).
En période de sécheresse, la majorité d’entre elles est capable de subir une forte déshydratation pour se réactiver aux premières pluies.
Lors d’un rempotage, les racines les plus proches de la surface se trouvent exposées à une évaporation plus rapide et plus forte de l’eau induite par un substrat neuf. Elles jouent cependant un rôle essentiel dans le reprise de l’arbre et, souvent, dans l’esthétique du bonsaï.
Il est possible de pallier ce problème en utilisant une variété particulière de mousse : la sphaigne. Disponible sous forme déshydratée ou vivante, elle a comme avantage d’être capable d’absorber une grande quantité d’eau et de maintenir le sol humide sans le détremper en permanence.
Une fois la reprise du bonsaï assurée, ses longues fibres permettent de l’enlever facilement sans déranger les couches superficielles du substrat.
La mousse vivante à la surface d’un pot constitue une couche protectrice limitant fortement l’évaporation de l’eau présente dans le substrat.
Les mousses ne possédant pas de racine servant à les hydrater, elles ne viennent pas directement en concurrence avec celles de l’arbre.
Toute l’eau présente dans le substrat est donc disponible pour l’arbre, sans que le soleil et le vent ne viennent en prélever leur part.
Au cours des longues périodes de sécheresse et de canicule, les mousses peuvent constituer un atout dans la culture des bonsaï.
Lorsqu’elle couvre la totalité de la surface du pot, la mousse constitue une barrière supplémentaire à la libre circulation de l’air au sein du substrat.
Lors de l’arrosage, la pénétration de l’eau est plus lente et la pression qu’elle exerce est moindre : le remplacement du gaz carbonique par de l’oxygène est moins efficace et demande plus de temps.
Le renouvellement de l’oxygène est cependant indispensable au bon développement des racines. Situées dans un milieu humide sans oxygène, elles finissent irrémédiablement par pourrir. Certaines espèces, comme les pins, sont particulièrement sensibles à ce phénomène.
L’état de la mousse à la surface du pot peut être totalement indépendant de celui du substrat : elle s’hydrate par absorption, sans mobiliser les ressources dans le pot.
Après une légère pluie, elle peut être douce et humide alors que le substrat, dans lequel le bonsaï puise don eau, est totalement sec. De même, au cours d’une période hivernale sèche - lorsque l’arbre est au repos - la mousse peut être relativement rêche est sèche alors que les racines de l’arbre baignent dans une humidité permanente.
La mousse couvrant un pot nous empêche également de décider d’un seul coup d’œil, en voyant la couleur du substrat, s’il faut arroser ou non.
Il n’est pas rare, au moment du rempotage d’un bonsaï dont le pot est couvert de mousses, de découvrir des larves ou des petits insectes qui y ont élu domicile.
Ils y sont à la fois protégés de leurs prédateurs et des rigueurs de l’hiver, la mousse faisant office d’isolant thermique.
En la laissant en place, nous favorisons leur présence, pourtant indésirable, au pied même de nos arbres.
Au début du printemps, il semble que les merles deviennent fous : ils attaquent nos bonsaï, faisant voler le substrat hors des pots et y creusant des trous. D’expérience, cette activité est nettement plus insistante sur les pots couverts de mousse.
Il est probable qu’à cette période de l’année où la nourriture se fait rare, les merles sont à la recherche d’insectes et de larves qui … sont présents sous la mousse de nos pots. Les températures évoluant et les ressources alimentaires étant plus disponibles, ces oiseaux laissent ensuite nos arbres tranquilles.
Les troncs de nos bonsaï sont la cible privilégiée de l’implantation de la mousse.
En plus d’être généralement esthétiquement indésirable sur ce support, elle maintient une humidité permanente de l’écorce qui ne mature pas favorablement, et finit parfois par pourrir.
Comme la moindre parcelle d’une mousse est la source d’une colonisation rapide d’un pot tout entier, sa seule présence constitue un danger potentiel pour le tronc de l’arbre.
La majorité des mousses réagit mal à l’apport trop importants d’éléments nutritifs lorsque que nous distribuons de l’engrais à nos bonsaï : elles brunissent est meurent sous les boulettes déposées sur les pots.
L’effet est contraire à l’esthétique attendue : le tapis végétal naturel et proportionné devient un succession de bosses vertes et de creux brunâtres ou noirâtres.
Comme souvent, les nécessités liées au développement et à l’entretien d’un bonsaï sont en contradiction avec les traditions de présentation en exposition, alors, qu’au mieux, il n’est dans cette situation que quelques jours par an.
Dans la grande majorité des cas, la présence de mousse sur le pot d’un bonsaï est indésirable.
Afin de préparer les expositions, il est toujours possible de cultiver spécifiquement différentes variétés de mousses à part, pour n’en recourir le pot que quelques jours avant l’événement.
Les mousses peuvent aussi réutilisées pour constituer des plantes d’accompagnent, soit seules en mélangeant plusieurs variétés, soit associées avec d’autres plantes.
Sujets associés
Copyright © 2008-2024 - Tous droits réservés
dernière mise à jour : 26 septembre 2024