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TAILLER UN BONSAÏ AU PRINTEMPS ... OU PAS ?
Entre peur des nouveaux venus, volontarisme excessif de certains amateurs, et santé de l’arbre, la taille de printemps nécessite une pratique bien comprise et raisonnée pour réussir la formation et l’entretien d’un bonsaï.
Un arbre se nourrit grâce aux glucides créés par la photosynthèse réalisée par son feuillage : on peut apporter tous les engrais et autres stimulants possibles à un bonsaï sans feuille, il ne pourra pas les exploiter.
Couper des branches, enlever des feuilles n’est pas sans conséquence : la quantité de nourriture disponible diminue en conséquence.
La technique consistant à défolier complètement un caduc en fin de printemps pour susciter un second bourgeonnement contraint l’arbre à puiser dans ses réserves de glucides. Une pratique systématique, ou sur des bonsaï qui ne sont pas en pleine forme, finit par les faire mourir de faim.
La croissance des branches est pilotée par une hormone, l’auxine qui est générée par les bourgeons terminaux. Lorsque nous pinçons ces derniers, la sécrétion de l’hormone est stoppée, le temps que les bourgeons situées en amont reprennent le travail.
Dans le même temps, l’hormone qui assure la croissance des racines réagit également, réduisant d’autant leur développement.
Pincer ou tailler un bonsaï nouvellement rempoté allonge donc le temps nécessaire au rétablissement d’un pain racinaire apte à assurer l’alimentation en eau et en nutriments de l’arbre.
Dans la phase de formation d’un bonsaï à partir d’un jeune plan, comme dans la structuration d’un arbre plus avancé, on souhaite souvent faire grossir le tronc et des branches.
Pour réaliser cet objectif, un seul moyen est à notre disposition : permettre à l’arbre d’avoir un métabolisme fort l’amenant à développer les canaux de sève situés dans le tronc ou les branches concernées.
Seule l’activité des feuilles peut amener à ce résultat par les mécanismes d’évapotranspiration augmentant le canal ascendant de sève brute, et la photosynthèse qui permet au canal descendant de sève élaborée de grossir. Plus le nombre de feuilles est important, plus ces phénomènes sont significatifs.
Pour faire grossir un tronc une branche, la seule solution est de ne pas les tailler.
Mais mon bonsaï est « moche » ! Telle est la réflexion souvent entendue après avoir suggéré de ne pas tailler certaines branches.
Nous sommes tous influencés par nos visites d’expositions, les vidéos sur Internet, les livres et les magazines. Dans la plupart des cas, nous pouvons y admirer de magnifiques arbres qui, après plusieurs années d’anticipation et de préparation, sont en situation d’exposition. Il bien plus rare d’avoir l’occasion de les voir pendant les phases de culture et de développement !
Un bonsaï est un organisme vivant et non une sculpture … figée dans le marbre. En tentant de conserver en permanence une forme idéalisée, les branches les plus faibles dépérissent au profit des plus fortes qui accaparent toute l’énergie de l’arbre, les radicelles ne se développent plus aussi bien, rendant l’arbre sujet aux sécheresses et autres erreurs d’arrosage : l’arbre finit y perdre esthétique et santé.
Il nous faut accepter des phases transitoires pendant lesquelles l’objet de tous nous soins devient hirsute, voire disproportionné.
Après le débourrement du printemps, l’arbre a épuisé une bonne partie de ses réserves de nourriture – accumulées au cours de la saison dernière - pour permettre l’éclosion des feuilles et la croissance des branches.
Il s’attend à recevoir la récompense de tous ses efforts par la production de nouvelles ressources apportées par la photosynthèse.
Au bout de quelques semaines, la croissance finit par ralentir et la ramure atteint un état d’équilibre. Les feuilles et les branches durcissent ; l’arbre a récupéré.
Plus nous laissons longtemps les feuilles sur les branches, plus les ressources produites sont importantes.
C’est à ce moment, situé entre mi-mai et mi-juin, que nous pouvons alors tailler et bénéficier d’un second bourgeonnement qui favorisera la ramification.
Au cours de la phase de croissance du début de printemps, les nouveaux bourgeons se forment à la naissance des jeunes feuilles.
Sur certaines espèces, comme les hêtres ou les charmes, les deux premières feuilles sont généralement plus petites que les autres. Dans une taille hâtive, nous arions tendance à couper les branches juste au-dessus d’elles, en souhaitant à la fois appliquer les principes souvent répété de « taille à deux feuille », et conserver un aspect compact à la ramure. Cependant, les deux premières feuilles de ces espèces sont rarement porteuses de bourgeon à leur base. En coupant les branches à ce niveau, sa ramification ne se développera pas et l’arbre devra consacrer des efforts importants pour réveiller des bourgeons latents.
Chez d’autres espèces, comme les mélèzes, les bourgeons ne sont pas discernables avant le mois de juin.
Mieux vaux, dans la plupart des cas, attendre le développement complet des nouveaux rameaux.
Une arbre ne dirige pas sa croissance de manière uniforme : il favorise certaines branches et en défavorise d’autres, de manière à optimiser l’exposition des feuilles à la lumière du soleil.
Chez la majorité des espèces, ce sont les branches les plus hautes, puis celles qui sont situées sur le pourtour de la ramure qui sont naturellement privilégies, au détriment des banches internes et basses.
La taille des branches les plus fortes a pour intérêt de contrer ce phénomène de manière à éviter que les banches internes et basses ne dépérissent.
Si on taille traditionnellement à 2-3 feuilles les branches les plus fortes, il est souvent utile de ne pas tailler les plus faibles pendant toute une saison.
L’éclaircissement des parties hautes présente également l’intérêt de permettre à la lumière d’atteindre les faibles branchettes internes qui s’en trouvent renforcées.
Dans des bonnes conditions environnementales, un houppier bien ramifié ne commence à se développer que lorsque l’arbre a atteint une hauteur génétiquement programmée, selon son espèce.
Entre sa naissance et cette dimension, il s’agit, pour lui, de croître le plus rapidement possible pour s’assurer une place … au soleil.
Les branches latérales développées à ce stade ne sont que provisoires et souvent destinées à disparaitre une fois l’âge adulte atteint.
Une partie de l’art du bonsaï consiste à contrer ce phénomène de manière que la ramification se mette en place bien avant cette hauteur naturelle, et soit pérenne.
La taille sur des rameaux lignifiés des caducs assure cette fonction essentielle à la formation d’un bonsaï crédible. Le simple pincement ne favorise pas la division des branches.
Certaines espèces ont des comportements particuliers : c’est le cas des érables, spécialement ceux du Japon.
Au printemps, les bourgeons s’ouvrent et plusieurs paires de feuilles, attachées à une jeune pousse, grandissent dans un intervalle de temps très court (quelques jours).
Au fur et à mesure que les feuilles se développent, les entrenœuds grandissent inexorablement y compris (c’est la spécificité du genre) le premier, celui attaché à la branche de la saison précédente.
La technique consiste alors, sur les branches fortes, à pincer le plus tôt possible le minuscule bourgeon terminal, avant même que la première paire de feuille n’ait finit de se déployer. Privée d’auxine, la pousse cesse de croitre et le premier entrenœuds de s'allonger.
Pour pincer au moment optimal de l’apparition de la première paire de feuilles, une surveillance quotidienne est nécessaire.
Dans la très grande majorité des cas, les conifères n’émettent qu’une seule nouvelle pousse dans l’année. Seules quelques rares espèces, dans des conditions particulières ou en utilisant des techniques spécifiques, sont capables de développer de nouveaux bourgeons et de les faire éclore au cours d’une même saison.
Nous devons profiter de cette période unique pour intervenir.
Sur les pins, les techniques de pincement de printemps consistent d’abord à équilibrer la force de l’arbre en veillant à ce que nombre des nouvelles aiguilles soit identique sur toutes les branches de l’arbre. Il s’agit de casser les chandelles fortes et moyennes - au moment où les aiguilles sortent de leur fourreau - à une longueur identique à celles des chandelles les plus faibles (celles des branches basses en général).
Une autre approche, particulièrement intéressante sur les pins jeunes et vigoureux, consiste à laisser les aiguilles s’ouvrir, puis de couper la nouvelle branche, avec des ciseaux, à longueur voulue en évitant de couper les aiguilles restantes. Cette technique est applicable courant juin. Elle permet de favoriser le développement de plusieurs nouveaux bourgeons à l’endroit de la coupe et, parfois, même au milieu des aiguilles de l’année.
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dernière mise à jour : 26 septembre 2024