Attention : si vous accédez au site avec l’adresse «chemin-des-vignes.pagesperso-orange.fr», pensez à modifier votre lien.
La redirection automatique vers «pbonsai.fr» ne sera plus active à partir du 5 septembre 2024 !
AFFUTAGE DES OUTILS A BONSAÏ
La qualité de l’affutage de nos outils à bonsaï les rend non seulement plus agréables et faciles à utiliser, mais permet surtout de réaliser des coupes nettes et franches. Le cambium est sectionné de façon quasi-chirurgicale ; l’arbre referme les zones taillées plus rapidement, et de manière plus homogène.
Les pierres à eaux, utilisées traditionnellement, permettent un affutage efficace et de qualité.
S’il est évident que lorsqu’un outil ne coupe plus correctement, il doit être affuté, un autre critère objectif est d’examiner le fil de la lame.
Sur une lame bien aiguisée, le fil est constitué par une ligne rectiligne extrêmement fine qui n’est pas visible vue de face.
Sur l’illustration (partie haute), une ligne claire et relativement rectiligne apparait sur la majorité de la lame, là devrait se situer le fil : l’affutage est nécessaire.
Sur l’extrémité, cette ligne n’est pas visible, signe que le fil y est correct.
Selon de niveau de dégradation de l’aiguisage et l’usage qui a été fait de l’outil, la ligne claire peut être discontinue.
L’affutage a pour objectif de faire disparaitre cette ligne claire, preuve que le fil de la lame a été correctement reformé.
L’affutage traditionnel japonais n’est effectué que d’un seul côté de la lame, l’autre côté restant plat.
Ceci est appliqué non seulement à nos outils à bonsaï, mais également à un bon nombre de couteaux de la même origine.
Une des principales difficultés de l’affutage est de respecter un angle bien déterminé. Plus il est aigu, plus l’outil est tranchant mais s’émousse plus rapidement. Moins il l’est, plus la lame résiste longtemps avant de nécessiter un nouvel affutage.
Les pierres à eau proposées sur le marché peuvent être constituées de différents matériaux.
Les pierres naturelles sont extraites de carrières. Elles sont simplement découpées en morceaux présentant des caractéristiques homogènes. Comme il est difficile de trouver des veines de roche suffisamment larges, leur prix augmente très significativement en fonction de leurs dimensions.
Les pierres reconstituées sont les plus courantes et les plus accessibles financièrement. Elles sont constituées de poussière de roche agglomérée et ne posent pas de problème d’hétérogénéité. Ce sont les plus utilisées.
Les « pierres » en céramique sont généralement plus dures permettant ainsi un affutage plus rapide. Elles sont plus chères que celles en pierre reconstituée.
Sur les aciers les plus durs, une pierre diamantée (plaque en métal sur laquelle est incrustée de la poussière de diamant) peut s’avérer nécessaire. Ce n'est que n'est que très rarement le cas pour les outils à bonsaï.
La finesse de l’affutage est déterminée par le « grain » de la pierre utilisée.
Classés selon une numérotation correspondant au nombre de particules par unité de volume, les grains s’étendent de 80 à 8000, voire 16000. Plus la valeur est faible, plus la pierre permet de récupérer des lames très abimées en enlevant rapidement de de matière ; plus elle est élevée, plus l’affutage est fin (8000 pour un tranchant rasoir). Certaines pierres comportent deux faces de grains différents.
Au cours d’une opération affutage, on peut commencer par une pierre portant un numéro faible et terminer par une étape de finition avec une pierre à numéro élevé.
Pour l’affutage des outils à bonsaï, la récupération d’une lame abimée avec un grain de l’ordre de 150 à 500 est adaptée. Une finition avec un grain de 800 à 1000 maximum est largement suffisante.
La plupart des pierres à eau nécessitent un trempage préalable dans l’eau pendant 10 à 15 mn.
Le trempage est complet lorsqu’aucune bulle d’air ne remonte plus en surface.
Pour les pierres en céramique, certaines pierres naturelles ainsi que celles reconstituées à grain très fin (plus de 2000), ce trempage n’est pas nécessaire et peut même être préjudiciable. Il est toujours utile de se reporter aux indications du fabriquant.
Dans tous les cas, la pierre doit rester humidifiée au cours de l’affutage.
Pour que l’affutage soit efficace sur toute la longueur d’une lame, la surface de la pierre doit être parfaitement plane.
Au cours des aiguisages, une partie de la matière de la pierre est érodée. La surface présente alors des creux et des bosses incompatibles avec la qualité d’un affutage homogène et efficace de la lame.
Il est nécessaire d’utiliser périodiquement une pierre spéciale à grain grossier - dite «à redresser» - sur laquelle on vient frotter la pierre à affuter pour lui redonner sa surface parfaitement plane d’origine.
Pour les pierres en céramique, cette opération doit être effectuée une pierre diamantée.
La pression exercée sur la pierre au moment de l’affutage doit être adaptée selon son grain : plus forte pour les numérotations de grains faibles, plus légère pour les plus élevées.
Dans tous les cas, il est nécessaire d’éviter que la pierre ne bouge, non seulement pour notre confort d’utilisation mais également pour éviter que la lame ne dérape, en particulier sur les arrêtes de la pierre.
Certains fournisseurs incluent un support reposant sur des patins antidérapant. Pour les autres, il existe des dispositifs génériques du même type qui peuvent accueillir des pierres de dimensions variées. Certains d’entre eux sont même prévus pour être positionnés de manière stable et sécurisée au-dessus d’un évier.
Sur une pierre à eau, ce n’est pas la pierre elle-même qui assure l’affutage, c’est la boue constituée des fines particules détachées de la pierre mélangées à l’eau.
L’affutage ne commence réellement que lorsque cette boue commence à apparaitre entre la pierre et l’outil. Selon la nature de la pierre et son grain, elle peut présenter des couleurs différentes.
Si le frottement de l’outil sur la pierre peut la créer au début de l’opération, il est également possible d’accélérer le processus en frottant la pierre d’affutage avec une autre, de grain plus grossier, avant même de commencer l’affutage.
La première étape de l’affutage consiste à nettoyer la lame des résidus de rouille, de sève et de résine.
Les laisser sur la lame risque d’encrasser la pierre au détriment de la qualité de l’aiguisage.
L’usage d’une gomme de nettoyage est un bon moyen. Il est détaillé dans la page «Comment entretenir nos outils pour le bonsaï afin qu’ils coupent bien et durent longtemps».
Le respect des angles est certainement le point essentiel de l’affutage.
La lame est positionnée face à soi et placée selon un angle de 45° par rapport à l’axe de la pierre (illustration de gauche, vue de dessus).
Pour le cas qui nous intéresse – les outils à bonsaï – et contrairement à celui des couteaux à aiguisage occidental, le respect de l’angle d’affutage de la lame est simple : il suffit de poser la lame du côté aiguisé à plat sur la pierre. On respecte alors automatiquement l’angle donné par le fabricant (illustration de droite, vue de face).
Un manufacturier japonais propose même des ciseaux qui peuvent s’affuter en position fermée : l’épaisseur et le recouvrement des lames a été calculée pour donner cette possibilité.
Le mouvement d’affutage consiste à effectuer des allers retours sur toute la longueur de la pierre en maintenant un angle de 45° par rapport à son axe tout en maintenant la surface affutée de la lame à plat sur celle de la pierre.
La largeur de la pierre étant souvent inférieure à celle de la lame, il est nécessaire de décaler cette dernière régulièrement.
Au cours de l’aiguisage, un morfil se forme sur la surface opposée à celle qui est affutée. Il s’agit d’un fin bourrelet de métal situé le long du fil de la lame. Il est issu de la matière enlevée d’un côté et de son écrasement de l’autre.
Il est difficilement visible mais très perceptible lorsqu’on y passe le pouce.
Sa présence homogène sur toute la longueur affutée indique que l’affutage avec le grain utilisé est terminé.
Quelques passages du côté non affuté de la lame permettent son élimination.
Lorsqu’une lame est très abimée, on utilise une pierre de grain grossier pour la reprendre. Avec ce type de granulométrie, le résultat n’est cependant pas optimal : le fil de la lame présente des irrégularités qui nuisent à son tranchant. Un second passage avec une pierre à grain plus élevé permet de le parfaire.
Lorsque les outils sont affutés régulièrement, un aiguisage avec un seul grain suffit en général.
L’outil ayant eu un contact – plus ou moins prolongé – avec de l’eau, il est nécessaire de bien l’essuyer et de le faire sécher.
Une goutte d’huile à la jointure des deux lames, au niveau du rivet, permet un fonctionnement optimal.
Sur les outils en acier, le passage d’un chiffon enduit d’huile permet de déposer une couche protectrice contre la rouille.
Sujets associés
Copyright © 2008-2024 - Tous droits réservés
dernière mise à jour : 28 août 2024